Records AURA du 20e siècle - 2ème partie les hommes - Athlétisme Auvergne Rhône-Alpes

Le record de 7 des 21 épreuves olympiques individuelles masculines date du 20^e, dont 7 avant 1990. 1/3, comme chez les femmes. Même si 6 de ces recordmen étaient recordmen de France, ce pourcentage, compte tenu des progrès du matériel, semble élevé. Le plus ancien date même de 1976.

Entraîné longtemps par Albert Rivet, Grenoblois et Entraîneur national, le Biterrois devenu Grenoblois Yves Brouzet le détient avec 19,82m au poids.

Recordman de France sous les couleurs du Stade français en 1972 à 19,90m il passe les 20 mètres de 20 cm en 1973 écrasant les jurys de joie, de ses 150 kg.

Franck Verzy était élève au Sacré Cœur d’Ecully, de Daniel Aligne : « il m’a beaucoup apporté ; attachant et hors normes » qui proposait à ses élèves un cours quotidien, en sus de ses heures, à Midi. Il y faisait pratiquer toutes les disciplines et Franck brillait particulièrement au 3000m. A partir de la seconde, Franck a davantage pratiqué la hauteur. Bien sûr fondée sur la vitesse. En 1983 il remporte le titre avec 2,22m, mais rate son Mondial : 2,10m. Il coupe, et, 10 jours plus tard il gagne la Coupe d’Europe à Londres, en franchissant 2,32m. Le record de du monde est à 2,36, il demande 37 : « ça claque mieux » ! Il est Espoir 2, il ne fera pas mieux. Longtemps Président efficace du PLPB, mais passionné de jeux de hasard, il s’y perdra.

Jean-Marc David, dépasse les 60m au disque en 1985 avec 60,48m. Force de la nature canalisé par Philippe Genin qui fit tant pour les lancers à Bourgoin et en France. Il fut finaliste du France 13 fois en 14 ans de 1977 à 1990, dont 6 podiums, 5 en bronze et 4 fois 4^e !. Il épouse la Wallisienne Monika Fiafialoto qui lance le javelot à 57 m, disputera encore les interclubs à près de 50 ans à 43 m. Leur fils Yann sera international de rugby.

Philippe Collard descend sous les 1’44 au 800m en 1987 avec 1’43.95. Bien qu’il se soit étonnamment orienté, comme CTS, vers le santé-loisir, il est encore visible dans la Ligue. C’était un footballeur de bon niveau. Le hasard d’une rencontre avec Camille Viale, Entraîneur au Coq42, l’amène sur la piste où, sans entraînement spécifique, il descend sous les 48 au 400 en Junior. Il faut qu’il remporte le championnat de France Espoirs en 1981, en 47.72 pour se laisser tenter par la piste. D’une façon trop distante pour approcher le haut niveau : c’est en 1985 seulement, monté sur 800m, qu’il atteint sa première finale élite, 5^e loin de Philippe Dupont. Il est enfin mordu et éclate en 1986 à Lausanne en 1’45.10 et est argenté au France à Aix. 1987 est sa grosse année : il détient les 11 meilleures performances françaises, dont ce qui aurait dû être record de France au meeting « Nikaïa » à Nice : 1’43.95, mieux que les 1’43.9 de Marajo. Il a 1 seconde et demie d’avance sur son dauphin au France à Annecy en 1’46.27.

En série du Monde à Rome il se laisse manipuler, mais le podium est sous 1’44. Juste à la rentrée de Rome il bat le record de France du 1000m en 2’16.6 et réussit la meilleure perf au 1500m : 3’34.75. Cela l’incite à monter encore. Il commet 2 erreurs : quitter Viale et s’entraîner beaucoup trop : « Pour les erreurs quitter Camille, c’est sûr ! pour s’entraîner trop, je ne crois pas » dira t’il plus tard.

En 1988, encore un Grenoblois, de l’ASPTT, Stéphane Laporte bat, à 80,76m le record de France du javelot nouvelles normes, dont le centre de gravité a été avancé pour qu’il pique plus tôt et ne dépasse pas, à nouveau, les 100 mètres. A Grenoble il s’entraîne avec Pascal Lefèvre, sous la direction du père Lefèvre ; ils vont régulièrement à Obernai auprès de Jean Riezenthaler. Un mois plus tard Pascal lui prend le record à 80,84m, puis 82,10m au France de Tours 89. 82,56m quinze jours plus tard en Allemagne. Pascal a même lancé à 84,80 en 90, record annulé en 92 pour perforations dans l’engin. Avant et pendant la compétition il entrait en transes. Il a commencé par donner la main aux javelistes grenoblois, et aide maintenant au niveau national.

CDH : commission doc histoire
L’anniversaire est passé inaperçu cet été 2024, mais Pascal Lefèvre a vu son record de France de javelot fêter ses 34 ans. C’est en effet le 28 août 1989 qu’il lança son engin à 82m56 lors du meeting de Duisbourg. Cette longévité pour un record de France senior sur le programme olympique est inédite dans l’histoire nationale. Étonnamment, il est présent quand Tupaia pulvérise son record de France avec 86,11m le 17/05/24 qu’il ne pourra répéter pour blessure au coude au JO de Paris. Stéphane Laporte y a organisé la retrouvaille des javelistes entraînés par Riezenthaler qui vient de nous quitter !

Mustapha Essaid n’aura pas distribué beaucoup de courrier à Grenoble où il sera licencié 18 ans, de 91 à 2008. Il s’entraîne et vit dans le Val de Loire. Marocain naturalisé, il apparaît en tête des bilans en 1996 sur 10 000m en 28’01. C’est en 1998 qu’il établit les records de France qui tiendront longtemps : 7’30.78 au 3000m à Monaco et 13’02.15 au 5000m à Bruxelles. A l’époque les 10 meilleures performances des licenciés français sont détenus par des Algériens et Marocains dont 5 naturalisés. D’ailleurs Mustapha améliore de 11 sec le record de Ezzer et sera effacé par Sghyr – qui méritait bien son nom : ‘petit’ – premier sous 13 : 12’58 en 2000, qui tiendra 23 ans jusqu’à Gressier.

Kader Klouchi est déjà recordman de France du saut en longueur avec 8,28m quand il signe à Clermont en 1998 pour y rejoindre celui qui est déjà son Entraîneur, Alain Tronqual. C’est au France à Dijon qu’il réussit 8,30m. Il ne sera ensuite que 12^e aux Europe avec 7,61m. Naturalisé d’Algérie, il est né à Tipaza près des ruines chantées par Albert Camus, il sera 14 fois international de 1993 à 2003. Il sautera encore 7,19 m à 42 ans.

Ses peintures et sculptures deviennent célèbres.

Entre les changements de règlement et de distance, l’évolution en marche est très élevée. Raison de plus de mettre en valeur l’Asuliste Dominique Guebey.

Il va être 40 fois international, de 1973 – 21 ans – à 1988.